- maous
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• 1895; arg. d'o. i.; p.-ê. bret. mao, angevin mahou « gros lourdaud »♦ Fam. Gros, de taille importante. Il a pêché un poisson maous.Arg. et pop. Remarquable (par sa qualité, son importance, sa force, sa beauté). Demande voir aux gars de mon escouade si je leur fais pas du riz au chocolat maous (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 74). Avec un brin de fesse, un brin de téton et puis tout à l'avenant, alors, ça devient très bath et c'est proprement une gonzesse. Et si la gonzesse est vraiment maousse, (...) alors, c'est (...) quelque chose de tout à fait bien, l'article vraiment supérieur (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 218). Une table maousse où une trentaine d'invités pouvaient casser la graine sans se toucher le coude (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 193).Rem. 1. Le terme est arg. (notamment arg. milit.) jusqu'aux environs de 1930, pop. depuis cette date. 2. La forme maous(s) est parfois inv. (voir LE BRETON, Rififi, 1953, p. 137). 3. L'adj. est parfois renforcé par un 2e élém. (avec ou sans trait d'union), ainsi maous(s) pépère, maousse poil poil (voir M. STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p. 167).Prononc. et Orth: [maus]. ROB., COLIN 1971, Lexis 1975 maous, mahous, fém. maousse, mahousse; Lar. Lang. fr. maous ou maousse ,,on écrit aussi mahous, mahousse``; ESN. 1966 maouss. Étymol. et Hist. 1895 maouss «grand, gros; splendide, magnifique» (à Brest et Saint-Brieuc d'apr. ESN. Poilu: un vent maouss, un plongeon maouss, un rivet maouss); [1905 maousse (s. réf. ds CHAUTARD, Vie étrange arg., 1931, p. 227)] 1916 maousse (Canard du boyau in B. des A., 27-5-16 ds ESN. Poilu). Orig. inc. Prob. mot de l'Ouest, peut-être à rapprocher de l'arg. mailloche2 «gros» (v. ESN.), ou de l'ang. mahaud «niais, nigaud, bêta», mahou «lourd, désagréable et bête» du nom de femme Mahaut, forme pop. de Mathilde (VERR.-ON.; v. DAUZAT, Arg. guerre, pp. 106-109; FEW t. 16, p. 542a). L'hyp. d'un empr. au yiddish
«monnaie, argent» (cf. FEW t. 20, p. 26b) est sémantiquement peu vraisemblable. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 295.
maous, ousse ou mahous, ousse [maus] adj.ÉTYM. 1895, in le Français moderne; cf. Dauzat, Argot de la guerre, p. 107; yiddish d'Alsace et d'Allemagne, de l'hébreu médiéval má'ót « argent », plur. de má'á « monnaie »; ou encore (P. Guiraud) du régional (manceau) mailleux « bossu, noué », du rad. lat. malleus « maillet » avec prononc. dial.; argotique, puis pop. et familier.❖♦ Familier.1 Gros; de grande taille. (Cf. Maous pépère; maous poil-poil). || La Bête mahousse, roman de J. Perret.1 (Il fallait voir ce qu'ils) nous ont balancé là d'où je reviens justement. Et rien que des maous : des 380, des 420, des deux 44.H. Barbusse, le Feu, II, XIX.2 Vieilli. Superbe, magnifique. || Une gonzesse maousse.2 Moi, j'ai monté une combine maousse. Je fais les parquets dans le quartier.B. Cendrars, la Main coupée, Œ. compl., t. X, p. 282.
Encyclopédie Universelle. 2012.